Il s’évade de prison grâce à de faux mails et du phishing
Neil Moore est un fraudeur de 28 ans dont la ruse lui a permis de s’évader de la prison hautement sécurisée de Wandsworth, à Londres, dans laquelle il purge une peine de prison pour une escroquerie à 1,8 millions de livres sterling (environ 2,4 millions d’euros)
Visiblement, creuser un tunnel et limer les barreaux de sa cellule ne sont plus les seules tactiques envisagées par les criminels pour s’échapper de prison.
En effet, le centre de détention de Wandsworth au Royaume-Uni a été victime d’une spectaculaire évasion en employant une méthode bien connue des pirates informatiques, l’hameçonnage (phishing).
[quote]Tel que le rapporte la BBC, Neil Moore était en détention provisoire lorsqu’il est parvenu à mettre la main sur un téléphone mobile avec lequel il a créé un faux compte e.mail dont l’adresse ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle du tribunal responsable de sa condamnation, la Royal Court of Justice de Londres.
Il ne lui en fallait pas plus pour entrer en communication avec l’administration du pénitencier et ordonner sa propre libération sous caution en prétendant être un greffier du tribunal.[/quote]
Ce n’est que trois jours plus tard que le stratagème a été découvert par la prison de Wandsworth, alors que des avocats ont demandé à interroger le prisonnier disparu.
Moore, 28 ans, s’est depuis lui-même rendu aux autorités.
Des antécédents similaires
La technique employée par Moore n’est pourtant guère impressionnante aux yeux d’une personne un tant soit peu familière avec la gestion de sites Internet.
Le prisonnier a tout simplement enregistré un domaine dont le nom s’apparentait à celui du site de la Royal Court of Justice, l’a jumelé aux serveurs DNS d’un service de courriel comme Gmail, et a emprunté le vocabulaire d’un greffier dans ses communications (sous l’identité de l’inspecteur-détective Chris Soole).
Qui plus est, c’est exactement pour cette raison que Moore s’est retrouvé en prison.
En effet, l’homme est parvenu à arnaquer des investisseurs en se faisant passer pour un conseiller bancaire de diverses institutions financières.
La seule différence entre ces méfaits et le stratagème qui lui a permis de retrouver sa liberté est que le tout se faisait de vive voix, par téléphone, Moore a ainsi pu mettre la main sur une somme totalisant un peu plus de 1,8 million de livres sterling (environ 2,4 millions d’euros).
[quorte]On retrouve énormément d’ingéniosité criminelle dans l’esprit de M. Moore», a déclaré le procureur Ian Paton.
L’affaire est une exceptionnelle preuve d’inventivité et de fourberie criminelle mettant apparemment à profit l’expertise de cet accusé.[/quote]
[quote]Le Telegraph explique par ailleurs que si le prisonnier est arrivé à ses fins, ce n’est pas seulement grâce à son arnaque rondement menée, il a été aidé par l’inattention des autorités pénitentiaires, qui n’ont pas remarqué certaines incohérences, notamment le fait que le nom de la Cour ait été renommé ‘Southwalk’ à la place de ‘Southwark’ dans le mail.[/quote]
Dans les pas de Ronnie Biggs.
Neil Moore est le premier à s’évader de la prison de Wandsworth depuis le célèbre bandit anglais Ronnie Biggs en 1965.
Cet établissement pénitentiaire est classé dans la catégorie B par les autorités britanniques, cela signifie qu’il accueille des détenus ne nécessitant pas une surveillance maximale, mais qui représentent tout de même un risque d’évasion.
Ronnie Biggs avait participé à la spectaculaire attaque du train postal Glasgow-Londres du 8 août 1963, l’un des plus grands casses qu’a connu le Royaume-Uni.
Neil Moore risque de voir sa peine alourdie de plusieurs années de prison, il s’est déclaré coupable d’évasion et de huit chefs d’accusation de fraude.
Reste à voir maintenant à quel point le dénouement de cette histoire, dont l’objectif était potentiellement de démontrer une importante faille dans la sécurité du pénitencier, viendra réduire ou non la peine de Moore, celle-ci doit être entendue le 20 avril 2015.