Comment des entreprises vendent de faux avis sur le Net
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Et je n’ai pas été déçu ».
La syntaxe semble hasardeuse, le style maladroit, ce commentaire posté sur le célébre site de conseil de voyageurs TripAdvisor a pourtant été rédigé par un professionnel.
Se présentant comme un site de réservation d’hôtels, l’hebdomadaire a enquêté sur ces entreprises qui « alimentent en faux avis les sites Internet de leur clients ».
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Cyber-café ou utilisation d’une clé 3G, les agences tentent de brouiller leur traçabilité, d’autres, basées à l’étranger détachent des employés à plein temps, détaillent.
Les fautes d’orthographe, le style rel‚ché font partie de ce que les professionnels appellent « marketing influence ».
Selon une étude Nielsen datant de 2009, 70% des internautes font confiance aux avis d’autres consommateurs avant d’acheter un produit., des entreprises de communication, la plupart spécialisées en e-reputation (ou réputation numérique), ont bien compris le potentiel d’un tel marché.
25 000 commentaires sur 3 mois
Pour ne pas se faire repérer et ne pas être traçable, chaque prestataire en lice posséde sa technique.
L’agence parisienne explique qu’elle a coutume de détacher l’un de ses salariés dans un cyber café une heure par jour afin, « qu’au cas ou », l’adresse Internet de l’agence n’apparaisse pas.
L’agence parisienne, accepte de montrer son savoir-faire donnant le lien vers des faux commentaires postés sur Tripadvisor, site dont les habitués se fient souvent à l’ancienneté du profil des commentateurs pour jauger de leur crédibilité.
Les faux utilisateurs s’appellent « globtrotter« , « j’aimevoyager75 » ou « adonispicard« .
Tantôt l’hôtel est qualifié de « fantastique » ou de « l’archétype de l’hospitalité martiniquaise », tantôt on tempére faussement pour ne pas éveiller les soupçons du webmaster:
« parfois j’aurais aimé plus de prises de courant dans les chambres. Mais c’est vrai, que j’ai emmené tous mes appareils électriques lol. »
L’agence marseillaise, elle, a plus simple.
En utilisant une clé 3G depuis ses bureaux, l’identification numérique du faux consommateur change à chaque connexion-déconnexion au site visé, comme le temps c’est de l’argent, elle précise, qu’avant de facturer, elle doit prendre connaissance du temps d’inscription de chaque nouveau « faux utilisateur » à notre site (390 euros HT, pour une premiére journée test).
Autre solution, moins chére et plus industrielle.
Toujours sur devis, une entreprise basée à Madagascar propose pour 550 euros par mois de nous détacher à temps plein l’un de ses 75 employés.
Il passerait son temps à infiltrer les forums et poster des commentaires (25.000 distillés sur trois mois dans un premier temps) en passant par des serveurs « proxys », situés en Europe et aux Etat-Unis.
Dans d’autres pays francophones comme le Luxembourg, la Belgique et le Maroc, d’autres agences ont aussi répondu favorablement à « appel d’offres ».